Ce chapitre relève d'un voyage permanent, effectué au fil des jours, des heures, des instants... Il engage à
la rêverie, au souvenir. Clichés, résolument diachronique, qui conduisent nos pas du présent au passé...
Retour sur la multiplicité, la duplicité de cette cité, à la fois romaine, normande, gasconne, basque et
anglaise, qui pourtant ne fut jamais aucun de ses passés. Elle demeure, finalement, tout simplement Bayonnaise, étroitement préservée,
enfermée entre sa porte de France, aujourd'hui disparue(1), et sa porte d'Espagne, à la croisée de toutes les frontières
et pourtant résolument transfrontalière.
(1)
« Dès l’arrivée, on voyait sa façade qui avait un peu la forme d’un autel. Avec ses murs, ses tourelles, ses platanes
qui lui faisaient comme un jardin secret, il composait une sorte de cité. On y écoutait la Nive et l’Adour
dont les rubans sinueux l’étreignaient mollement ; on ne savait plus si l’on était sur un sol ou sur un navire. »
P. Faure,
Bayonne ville mutilée
(Le Figaro, 22 janvier 1909).
Envisagée dès 1808, la destruction de la porte de France et de l'ancien réduit est de nouveau
à l'ordre de jour en 1839 à l'occasion de la construction du nouveau Pont Saint Esprit.
Cependant ce ne fut qu'en 1908, et malgré des protestations toujours vives, que la destruction du réduit
et son aménagement en place débuta. Seule une échauguette et quelques longueurs de fortification furent
préservées.